J’ai travaillé ces dernières semaines à la restauration de la flute d’Alain.

Il s’agit d’un Ji-ari nobekan 1.6 Tozan d’environ 100 ans…!
Une flute qu’il avait achetée à un antiquaire de Genève il y a 20 ans lui même l’ayant trouvé à Kyoto.

Je n’ai pas trop d’informations sur le fabricant Enzon Kyozon (qui serait auteur d’un livre sur la fabrication de Shakuhachi); son hanko est assez joli je trouve.

Voici donc les travaux de réparation que j’ai effectué.

La flute n’était pas jouable lorsque je l’ai reçue, elle présentait plusieurs fentes traversantes et avait déjà été réparée probablement plusieurs fois. L’utaguchi était endommagé sur le côté et la laque rouge était fissurée en divers endroits.

Il m’a fallut tout d’abord reboucher l’éclat au niveau de l’embouchure avec de la poudre de bambou et de la colle puis luis redonner forme.

Ensuite, Alain ayant opté pour des ligatures incrustées avec finition rotin; il fallait en faire sur toute la longueur de l’instrument soit une douzaine….l’occasion pour moi d’affiner la technique !
Les fentes se sont refermées après un long étuvage (sauf une qui était remplie de colle) les ligatures viennent ensuite empêcher qu’elle ne se rouvrent; elles sont renforcées par de la laque et le rotin vient par dessus faire la finition.

Voici les étapes en photos :

Comme la flute âgée présentait une belle patine du bambou, j’ai ‘vieilli’ le rotin avec de la laque Urushi transparente; je suis assez satisfait du résultat.

Ensuite, rebouchage des fissures de la laque dans la perce et application de 3 nouvelles couches de laque rouge sombre Bengara.

Et voilà cette vieille dame prête pour une nouvelle vie !
J’éprouve un grand plaisir à redonner leur voix à des instruments qui l’avaient perdue.