Dans un mois, nous partons en famille à vélo
pour une grande balade d’un an en direction de la Grèce !

Après une dizaine d’années assez intense de vie familiale, professionnelle, associative et de chantiers sur notre lieu de vie, une grande coupure était nécessaire.

Mon activité de fabrication de shakuhachi sera bien évidemment mise en suspend mais les instruments disponibles en stock pourront être achetés et seront envoyés par les amis qui occuperont notre maison.
Il suffira de me contacter par mail et les paiements ne pourront se faire que par virement bancaire.
En revanche, les accessoires (manuels de débutants, housses) et les bambous pour la fabrication ne seront pas disponibles.

Je resterai joignable par mail uniquement.

 

Thomas – Juin 2023

J’ai le plaisir de vous partager ces deux nouvelles vidéos réalisées au printemps de cette année avec mon ami Max Brumberg dans la petite église romane St Flour du Pompidou dans les Cévennes.

Les images et le son sont pris par une équipe suisse réalisant un documentaire sur les Aulos pour l’émission de la RTS « Passe moi les jumelles »; Max en a fait le montage.

La première : Louvres Aulos et Shakuhachi 1.9

La deuxième : Shakuhachi 1.8 et Fujara en La

Vous pouvez retrouver le travail de Max sur son site :

http://www.maxbrumbergflutes.eu

 

Stage d’automne du groupe Chikumeisha France
avec Gunnar Jinmei Linder maître Shihan de Kinko Chikumeisha

Christophe Gaston (shakuhachi), Akari Sagara (koto,chant), Guillaume Fiat (shamisen, chant)

du 28 au 30 Octobre 2022 à Figeac

J’ai le plaisir d’accueillir cet automne le 20ème stage de shakuhachi du groupe de Chikumeisha France réunis autour de mon maître Gunnar à Figeac.

Au programme, 3 jours d’enseignements (le vendredi est dédié aux débutants ; le samedi et dimanche aux élèves intermédiaires et avancés), 2 concerts dans le cadre tranquille et inspirant de la cité médiévale de Figeac.

Certes, je publie l’information tardivement sur mon site mais les inscriptions sont toujours ouvertes !
Rendez-vous sur le site du groupe pour le programme détaillé et toutes les informations pour l’inscription.

https://chikumeisha.net/2022-10-Workshop

Au plaisir de vous y rencontrer ou retrouver.

thomas

Voici deux très beaux shakuhachi de maîtres à qui j’ai eu l’honneur de redonner une nouvelle vie.
Les deux étaient dans un très mauvais état et il m’a fallu pas mal de patience et minutie pour retrouver leur voix.
J’ai du refaire utaguchi, joints, bagues, refermer les cracks et laquer complètement avec quelques éclats de ji à reboucher…

Le premier est un GYOKUSUI II 1.6 qui était complètement éclaté;
voici quelques photos des réparations :

Le deuxième est un excellent ji-ari 1.8 Tozan de GETSUZAN sur lequel il y avait aussi beaucoup de boulot :

Vous pouvez retrouver ces deux shakuhachi restaurés en vente sur le site.

 

Jelālu d-dīn er-Rūmī, le grand poète mystique soufi persan du XIIIè siècle ouvre son recueil du Mathnawî (« la quête de l’absolu ») par ce texte magnifique sur la plainte de la flute qui chante sa peine de n’être plus le roseau qu’elle était.
Une belle métaphore sur la tristesse d’être coupé de nos divines racines.

Texte en français (traduit de l’arabe par Samia Lamine)

Écoute la flûte qui raconte son histoire
Et qui souffrant de la séparation diffuse sa plainte:

Depuis que j’ai été coupée des roselières, mes gémissements font pleurer les hommes et les femmes.
Et il me faut un cœur déchiré… déchiré et éreinté par la séparation
Pour lui avouer la douleur de mon désir ardent.

Tout être séparé de sa racine,
Souvent, éprouve la nostalgie du temps où y il était uni.
Et c’est ainsi que je suis devenue une source de plaisir dans les grandes festivités.
Je chante pour les gens heureux et je me lamente pour les malheureux
Et chacun me croit son ami.
Mais… personne n’a pu percevoir ma vérité.
Or, mon secret n’est pas loin de mes lamentations…
Mais où trouver l’oreille avisée et l’œil éclairé ?
Le corps est uni à l’âme et l’âme y baigne.
Mais est-il un humain qui puisse percevoir l’âme ?

Le gémissement de la flûte est une flamme et non un souffle…
Et nul n’a été si le feu n’a point troublé son cœur.
Le gémissement de la flûte est la frénésie du vin et la fièvre de l’amour…
C’est ainsi que la flûte est devenue l’amie des amants abandonnés
Et c’est ainsi que ses mélodies ont déchiré le voile devant nos yeux…
Mais qui a vu un poison et un antidote, comme la flûte?!
Et qui a vu un amant impatient, comme la flûte?!
La flûte, elle, elle nous dit les récits du chemin maculé de sang
Et elle nous rapporte les paroles de l’amour du « Majnoun »…

Et la sagesse qu’elle raconte est interdite à ceux qui sont insensés
Car, nul n’est capable de capter les douces paroles qu’une oreille avisée.

Texte en arabe (traduit du perse)

‘ أنصت إلى الناي يحكي حكايته
ومن ألم الفراق يبث شكايته
مذ قطعت من الغاب، والرجال والنساء لأنيني يبكون
أريد صدراً مِزَقاً مِزَقاً برَّحه الفراق
لأبوح له بألم الاشتياق
فكل من قطع عن أصله
دائماً يحن إلى زمان وصله
وهكذا غدوت مطرباً في المحافل
أشدو للسعداء، وأنوح للبائسين
وكلٌ يظن أنني له رفيق

ولكن أياً منهم (السعداء والبائسين) لم يدرك حقيقة ما أنا فيه
لم يكن سري بعيداً عن نواحي، ولكن
أين هي الأذن الواعية، والعين المبصرة؟
فالجسم مشتبك بالروح، والروح متغلغلة في الجسم
ولكن أنى لإنسان أن يبصر تلك الروح؟
أنين الناي نار لا هواء
فلا كان من لم تضطرب في قلبه النار
نار الناي هي سورة الخمر، وحميا العشق
وهكذا كان الناي صديق من بان
وهكذا مزقت ألحانه الحجب عن أعيننا
فمن رأى مثل الناي سماً وترياقاً؟
ومن رأى مثل الناي خليلاً مشتاقاً؟
إنه يقص علينا حكايات الطريق التي خضبتها الدماء
ويروي لنا أحاديث عشق المجنون
الحكمة التي يرويها، محرمة على الذين لا يعقلون،
إذ لا يشتري عذب الحديث غير الأذن الواعية ‘
جلال الدين الرومي

Je prends beaucoup de plaisir en ce moment à jouer de ce grand Hochiku 3.0 que j’ai fini il y a peu.
(je n’ai d’ailleurs pas vraiment hâte qu’il trouve un acquéreur…!)

Hier, j’ai fait un enregistrement en ouvrant la fenêtre de mon atelier;
j’ai la chance d’être au milieu des bois,
au beau milieu d’un concert d’oiseaux
avec le ruisseau comme bourdon.

 

J’ai travaillé depuis ce début de printemps sur 4 shakuhachi très différents :

Un ji-ari 1.8 en Ré – Un ji-nashi 2.1 en Si – Un ji-nashi style Myoan 2.2 en Sib – Un grand ji-nashi Hochiku 3.0 en Fa

J’ai réalisé chacun de ces shakuhachi dans un état d’esprit spécifique, avec un recherche sonore basée sur des critères très différents.
J’ai la satisfaction d’être de plus en plus capable de chercher un type de son, puis de sélectionner le bon bambou et le travailler de la bonne manière pour approcher au plus près ce que je cherchait.

 — « Ça te prend combien de temps de fabriquer une flute ? »

 — « Quelques heures et une bonne quinzaine d’années ! »

Thomas

J’ai fais l’acquisition de deux beaux shakuhachi à restaurer provenant de l’atelier SEIKADO de Kyoto.
Voici donc quelques informations sur la famille Kitahara, fabricant de shakuhachi depuis 4 générations !

L’atelier Seikado est situé à Kyoto.
Site internet

Fondé en 1908 par Kozan Kitahara I à Osaka, l’atelier Seikado s’est efforcé de moderniser la fabrication du shakuhachi pour répondre aux exigences des musiciens et en faire un instrument musical aux qualités acoustiques optimales; c’était les début des ji-ari.

Kozan Kitahara I 初代 北原篁山 (1883-?)

Après la deuxième guerre mondiale, l’atelier déménagea à Kyoto et Kozo Kitahara, la deuxième génération du recréer de nombreux outils spécifiques perdus pendant la guerre.
Kozan Kitahara II, un autre fils né en 1925, fut un joueur accompli de shakuhachi à Tokyo; il fonda en 1957 l’ensemble Yonin no Kai et enregistra de nombreux albums.

Aujourd’hui, la 3ème et 4ème génération travaillent ensemble à l’atelier de Kyoto et produisent des shakuhachi pour des joueurs professionnels du monde entier.

 

La première des deux flute est prête à trouver un nouvel acquéreur; la deuxième viendra prochainement…

Thomas

On m’a confié un instrument de maître à réparer :
Un shakuhachi ji-ari 3.0 du très renommé Miura Ryuho.

Miura Ryuho est un des fabricants actuels les plus réputé au Japon; il fabrique les instruments de nombreux professionnels. Né en 1952, il a étudié auprès des Yokoyama père et fils (Ranpo et Katsuya) et fut l’assistant fabricant de Yokoyama Katsuya. Il est connu pour être un des rares fabricants a avoir développé la précision du travail des ji-ari sur de très grands instruments.
Takahashi Toyomi chez qui j’ai travaillé en 2019 à Tokyo est un de ses élèves.

Ce shakuhachi est œuvre d’art!

Au niveau de la facture, c’est précis, esthétique et parfaitement maîtrisé. Ce ji-ari se divise en 3 parties et l’utaguchi en ivoire est rehaussé d’une feuille d’or. Le rotin des deux joints est d’une finesse incroyable.
Je ne suis pas adepte des très long shakuhachi (Cho-kan) et ai le plus souvent du mal à en jouer.
Pour celui-ci (près d’un mètre !), c’est différent.
Le doigté très ergonomique, déjà, offre un confort de jeu (c’est relatif tout de même !) bien pensé :
Le 5ème trou (du pouce) est très décaler sur la gauche ce qui évite de casser fortement le poignet; c’est le premier shakuhachi de cette taille que je vois avec ça alors que ça m’a toujours semblé évident.
Au niveau du souffle, c’est surprenant à quel point l’ensemble du bambou vibre pleinement même avec un léger souffle…

J’ai donc essayé -humblement et difficilement- d’interpréter un Honkyoku sur ce bel instrument : Hifumi Hachigaeshi no Shirabe.

En fait, j’avais déjà rencontré et essayé cet instrument à Lisbonne en 2019 et le voici 2 ans plus tard dans mon atelier !
La réparation consistait seulement en un renforcement et une étanchéification d’un des deux joint qui était trop lâche.

Merci Klaus de m’avoir confié ce beau shakuhachi !

C’est drôle car en même temps, Nicolas m’a confié un autre genre de gros bestiau :

Un Taimu 3.0 du regretté Ken Lacosse – Mujitsu (une des dernières flutes qu’il ai fabriqué). C’est un vrai bazooka fait dans un bambou incroyablement épais avec une perce très large; typiquement le genre de flute que je suis incapable de jouer !

Voici la bête en cours de travail à l’atelier :

Pour savoir ce que cela donne au niveau du son, regardez les vidéos de Cornelius Boots.

C’est rare que j’ai de si grands shakuhachi à l’atelier; d’en avoir deux en même temps et si différents fut un heureux hasard et, comme toujours, l’occasion d’apprendre beaucoup pour moi.

Thomas