Avis aux aspirants à la fabrication de shakuhachi !

Après avoir fait un grand tri dans mon stock de bambous en 2020, j’ai réalisé que certains bambous ne correspondaient plus à mes critères actuels de sélection; mon exigence ayant beaucoup évoluée depuis leur récolte il y a plusieurs années.

Ayant régulièrement des demandes de personnes souhaitant tenter l’expérience de fabriquer leur shakuhachi et cherchant à acheter des bambous, j’ai donc décidé de commencer à vendre certains de mes bambous.

J’ai fait une première sélection de 2 lots de bambous récoltés en France par mes soins; ils ont de 5 à 10 ans de séchage.
Ces bambous, plutôt destinés à la fabrication de ji-nashi, ne conviendraient pas à des fabricants professionnels mais iront très bien pour des amateurs. Ils sont dans une gamme de prix allant de 20 à 100 €.

Vous pourrez les consulter sur une page dédiée du site.

 

Étonnant comme on a du mal à la souhaiter bonne cette année, ne pouvant s’empêcher d’y ajouter « … » ou une formule type « malgré…. » ! Et bien justement, malgré ce reflet de nos incertitudes, je vous souhaite à tous et toutes une année plus libre et joyeuse (parce que ça au moins on a un pouvoir dessus !)

Du côté de l’Atelier Chikudo, pas de changements au niveau des tarifs cette année ;
Excépté des réductions sur certains shakuhachi en vente actuellement !

En revanche, j’ai décidé d’arrêter la fabrication des shakuhachi d’étude pour pouvoir me concentrer pleinement sur les shakuhachi traditionnels et les travaux de restauration.

Pour débuter avec un petit budget, je recommande (comme la plupart des enseignants le font) d’acquérir un shakuhachi YUU qui est un moulage en résine d’un ji-ari de qualité. C’est le meilleur rapport qualité/prix possible…
…mais ce n’est pas du bambou !
On peut les trouver sur Ebay, Amazon ou bien les commander directement sur le site :
https://shakuhachiyuu.com/

Thomas

Depuis septembre, plusieurs beau instruments ont été vendus avant même d’avoir été mis en ligne sur le site…
J’avais quand même envie de vous en présenter certains !

Ji-nashi 1.8 pour un joueur Myoan

Un client de l’année dernière est tombé en amour avec le style Myoan qu’il apprend grâce à un français installé à Kyoto enseignant le style Myoan à Kyoto et sur skype : Sébastien Shogetsu.
Je lui ai fait un excellent ji-nashi, très fin et polyvalent au jeu dans un bambou noir français dont j’ai laqué la racine qui n’était pas très belle lui donnant un style que l’on voit parfois sur certaines flutes anciennes.
J’aurai probablement l’honneur que ce shakuhachi soit présenté aux maitres du temple Myoan-ji prochainement !

ji-ari 1.8 en bambou français

Le dernier Ji-ari en 1.8 que j’ai fabriqué à partir des profils de perce du Tamai Chikusen que j’avais restauré.
Un très bon shakuhachi puissant, timbré et bien équilibré qui est aujourd’hui entre les mains d’un nouvel élève de Gunnar, membre de notre groupe Chikumeisha France.

Ji-ari 2.0 dans un bambou Madake ramené de Kyushu l’an dernier

Un beau shakuhachi à l’esthétique sobre et au son un peu sombre et mystérieux comme les anciennes flutes kinko que j’aime.
Fabriqué dans un des bambous offerts par la femme d’un monsieur décédé qui vivait à côté d’une des bambouseraies où je récoltais en 2019 et qui fabriquait en amateur des shakuhachi. (cf récit du voyage au japon)
J’ai proposé ce shakuhachi à Gunnar qui m’en avait demandé un en Do; j’attends ses retours…!

 

Le stage d’automne de Gunnar devait se tenir à Figeac (pour la deuxième fois) en Novembre.
Il est reporté pour les raisons que l’on connait et nous proposons donc une version ‘online’ en utilisant Zoom.

Le stage se tiendra les 13, 14 et 15 Novembre 2020
La journée du vendredi sera dédiée aux élèves débutants et j’animerai personnellement une classe en français basée sur le manuel débutant de Gunnar.
Vous aurez la possibilité de d’échanger avec moi pour toute questions relative au manuel, au jeu, à l’embouchure, aux doigtés, à la notation…
Et nous étudieront ensemble les pièces débutants du manuel.
En parallèle, Gunnar et Christophe donneront aussi des classes (en anglais) à un niveau ‘débutant avancé’.
Vous pouvez vous inscrire :
  • soit pour la journée débutant du vendredi 13 seulement – Prix 25€
  • soit pour l’ensemble du stage de trois jours (samedi et dimanche niveau intermédiaire et avancé; en anglais uniquement) – Prix 80 €
    Il est toujours intéressant d’assister en simple auditeur aux cours de niveaux plus avancé
Contactez moi pour toute question ou réservation.

Voici quelques nouvelles sur la manière dont je travaille depuis la reprise de septembre.

Ayant repris les travaux de notre future maison, je dispose de moins de temps à consacrer à mes instruments cette année.
Comme certains d’entre vous attendent impatiemment des flutes de ma fabrication, les derniers ji-nashi que j’ai fabriqué ont été réservés avant même que je ne les mette sur le site…
Je travaille aussi sur plusieurs ji-ari qui me demande beaucoup plus de temps et met la priorité sur ces instruments plutôt que sur les shakuhachi d’étude que l’on me demande beaucoup.
(j’ai d’ailleurs pris la décision d’arrêter la fabrication des modèles d’étude l’année prochaine).

J’ai donc décidé de proposer plus de shakuhachi restaurées afin de me consacrer à la fabrication avec plus de temps et plus d’exigences. J’essaye de sélectionner les flutes que je restaure afin d’avoir en stock des shakuhachi dans une gamme de prix variés.

Je vais bientôt pouvoir commencer à fabriquer des shakuhachi dans les bambous Madake récoltés l’année dernière au Japon…

Merci, encore et toujours, de suivre et soutenir mon travail.

Thomas

J’ai eu la chance récemment de faire l’acquisition d’un Shakuhachi d’un maitre fabricant de renom, Tamai Chikusen.

Ce fabricant dont je n’ai que peu d’informations sur la vie est très réputé; la plupart des plus grands fabricants actuels ce sont formés auprès de lui (Takeharu,Kinya Sogawa,Yamaguchi Shugetsu,Tom Deaver…)

Ce ji-ari 1.8 était tout de même bien éclaté sur toute la partie supérieure et présentait aussi des fentes sur la partie inférieure. C’est donc avec honneur et respect que j’ai pris mon temps pour réparer ce bel instrument avec des ligatures en finitions rotin filé. Je suis content de réussir à réparer même de telles fentes (environ 5mm de large) sans utiliser la moindre colle !

Ce très beau shakuhachi m’a donc remercié de sa belle voix puissante et timbré qui s’exprime à nouveau.
Je me garde cet instrument pour l’instant car il me permet de comparer avec mon travail actuel sur les ji-ari et me sert aussi d’étalon de référence.

J’ai découvert récemment ce concept japonais qui résonne bien avec ma philosophie de vie et mes choix.

Ikigai  –  生き甲斐
lit. « raison d’être »

Cette notion que l’on peut envisager comme une quête ou un chemin vise à trouver une place harmonieuse et pleine de sens dans ce monde.
Il s’agit d’associer les notions de Mission, Passion, Vocation et Profession afin de réunir enfin ces deux concept que notre société capitaliste oppose : la productivité et l’épanouissement personnel…

Voici un tableau qui représente visuellement le concept d’Ikigai

Il me semble important en cette période de « relance économique » après une saine parenthèse que nous questionnions chacun notre rapport au travail et notre manière personnelle d’incarner ce que nous voulons voir arriver pour le monde.

Souhaitons-nous sincèrement relancer la machine à détruire le vivant en nous et autour de nous ?

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Voici un bel exemple de ce qu’un facteur de shakuhachi peut s’amuser à faire dans son atelier !
Il est parfois bon de se lancer des défis, ce que j’ai fait en voulant rallonger un bambou qui promettait un beau ji-ari 2.4 en La mais à qui il manquait quelques centimètre pour ajuster autant la longueur que la disposition des trous…

J’avais plus ou moins deviné que cela pouvait se faire parfois en observant des flutes restaurées de cette manière et j’en ai eu la confirmation auprès de Takahashi sensei qui à tout de suite deviné de quoi il s’agissait en voyant ce shakuhachi en cours de fabrication que je lui avait amené à Tokyo !
Certains utilisent aussi cette technique pour réaligner l’utaguchi avec les trous de jeu.

Voici donc le procédé en photos :

Il s’agit plus ou moins du même travail que pour un joint nakatsugi avec en premier lieu, insertion d’un hoso en bambou puis un deuxième bambou d’un diamètre similaire à celui de la flute vient dessus puis ji et ponçage pour ajuster précisément le creux où viendra se loger le rotin qui fait la finition.

Ce beau ji-ari est toujours en cours de fabrication; disponible prochainement…

Je suis actuellement confiné avec ma famille sur le terrain où se trouve mon atelier. C’est un bel endroit de nature avec mille et unes choses à faire dont un grand jardin potager. Il n’y a pas de connexion internet (ce qui n’est pas si désagréable !) ainsi mes réponses à vos messages peuvent se faire attendre (je n’étais déjà pas des plus réactifs avant non plus !)

J’ai suspendu les envois de colis sur les conseils de la poste mais souhaite les reprendre à partir de début Mai.
En dehors des chantiers, du jardin et de l’entretien de ce grand terrain, j’ai profité des dernières semaines pour réorganiser mon stock de bambou (chose que je voulais faire depuis 3 ans…) et faire un grand rangement nettoyage de mon atelier. Je suis donc prêt à reprendre les travaux en cours de fabrication (3 ji-ari, plusieurs ji-nashi) et de restauration (un Tom Deaver et un beau 1.8 de Tamai Chikusen).

J’ai aussi pu m’occuper de la quarantaine de Madake récoltés cet automne au Japon que j’avais reçu début Mars.
Je les ai chauffés (aburanuki) et exposés au soleil pendant trois semaines.
Ils sont a présent bien stockés en attente de devenir de beaux shakuhachi…

J’espère que chacun-e d’entre vous arrive à profiter au mieux de cette période de parenthèse et souhaite que nous profitions collectivement de cette crise pour incarner le changement que nous voulons voir pour le monde.

 

thomas

 

Les trois semaines restantes de mon voyage se sont déroulées à Yufuin, station thermale réputée de la préfecture d’Oita au nord de Kyushu.
Afin de rencontrer des locaux pour m’aider à mettre en place des récoltes de bambou, j’ai travaillé comme volontaire dans un restaurant associatif; c’était pour moi le lieu idéal pour retrouver le Japon rural que j’aime tant et remplir ma mission personnelle tout en partageant la vie quotidienne (impliquant évidement les bains quotidiens dans les onsen !)
Grâce à l’aide de Ryuji, gérant du Harappa café, j’ai pu commencer à récolter dès les premiers jours puis tous les moments libres qui suivirent…

Lors des journées passées dans la bambouseraie du petit village de Tsukahara perché sur un plateau au dessus de Yufuin, j’ai fait de nombreuses rencontres toutes plus riches les unes que les autres. Je remercie de tout mon coeur les habitants pour leur soutient et leur générosité.
Entre autre, je me suis retrouvé à la petite école de Tsukahara pour présenter mon travail et le shakuhachi, j’ai rencontré une potière dont le mari décédé fabriquait en amateur des shakuhachi; elle m’a offert quelques uns de ses bambous. Un charpentier spécialisé dans le déplacement des minka (chaumières traditionnelles) m’a offert un ballot de susudake, bambous fumés de 300 d’âge et surtout la rencontre coup de cœur avec la famille Yoshioka avec qui j’ai passé de bons moments.
Beaucoup de travail pour sélectionner, déterrer puis nettoyer les bambous et fabriquer des caisses pour les envoyer…

Après avoir finalisé l’envoi de deux caisses de 30 kilos de madake tout frais pour faire de belles flutes, j’ai trouvé encore le temps avant de partir de visiter le musée de Beppu dédié à la vannerie du bambou, spécialité de la région; c’est un artisanat qui me fascine depuis de nombreuses années…
J’ai eu la chance en plus d’assister à un stage donné par un maitre spécialiste du « freestyle basket ».

Puis je suis retourné à Tokyo pour une dernière journée chez les amis capoeiristes avant de repartir le sac rempli d’outils et de matériel pour mon travail (et le portefeuille vide !)
Arrivé en France à Paris, pas de trains pour rentrer chez moi…évidemment, bienvenue en France !